Valentine Dardel est une artiste plasticienne pluridisciplinaire dont la pratique explore les tensions entre abstraction et figuration, matière et perception. À travers le geste, le pli, la trace ou la lumière, elle cherche à perturber le regard et à ouvrir un
espace de doute, où l’image glisse entre le réel et l’imaginaire. Son travail interroge la représentation du corps, la mémoire de la matière et la subjectivité du regardeur, en cultivant volontairement des zones d’ambiguïté.
La série Selfportrait naît d’un protocole photographique, dans lequel l’artiste utilise son propre corps nu comme point de départ.
Un nude honnête, intime et vulnérable dont le plis du corps est le sujet. Les images sont ensuite modifiées graphiquement : lumières inversées, couleurs transformées, cadrages resserrés. Ce processus altère peu à peu le sujet jusqu’à le détacher de toute lecture immédiate, et glisse vers l’abstraction. Le corps devient surface, forme, matière. En détournant l’autoportrait, Valentine Dardel propose une redéfinition du nu, comme une forme d’acceptation et de réappropriation du corps.
Avec la série Empreinte, c’est la matière elle-même qui devient outil. À travers le pli elle capte le geste dans son immédiateté, sans retour possible. Peindre autrement, dans le vif, laisser la trace comme un enregistrement du mouvement. Ces compositions, abstraites en apparence, convoquent la paréidolie : elles invitent à chercher du sens dans le chaos. Le regard projette, imagine, devine des formes. Chaque trace devient un espace d’interprétation mouvante. Dans le travail de l’artiste, le corps devient matière, la matière devient texture, la texture devient forme. Valentine développe un univers où chaque oeuvre cherche à mieux nous reconnecter à une vérité sensible.